alors là!!!!!
A partir des années 1960, l’exploitation de la houille décline sur le territoire français. Il y a la diversification des sources d’énergie, qui relègue souvent le charbon au second plan. Mais aussi, et surtout, la concurrence étrangère, qui rend l’énergie fossile peu rentable. Les mines ferment alors peu à peu. En 1994, le Pacte charbonnier est finalement signé entre l’Etat et les organisations syndicales : c’est véritablement la fin du charbonnage en France. Le combustible continue à être exploité quelques années, vendu à un prix inférieur au coût d’exploitation, pour des raisons sociales… jusqu’à la fermeture des derniers puits en 2004.{encadre}
On croyait alors l’exploitation charbonnière définitivement enterrée dans l’hexagone. Et pourtant, dans la Nièvre, un projet minier attend l’autorisation du gouvernement pour commencer à extraire de nouveau le minerai : en juillet 2006, la Société d’exploitation des ressources énergétiques du Nivernais (Seren) a en effet déposé une demande pour pouvoir exploiter un gisement évalué à 300 millions de tonnes au Sud-Est de Nevers (suivie par la société Valorca en novembre 2006). Ce dernier a été découvert en 1986 par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
L’embarras du ministère de l’Energie… et de l’Ecologie
Selon le code minier, le gouvernement a trois ans pour décider. Une réponse aurait donc dû être donnée au plus tard en août. Mais le ministère de l’Ecologie de Jean-Louis Borloo, qui a reçu un rapport d’experts fin mai, réclame encore quelques mois pour trancher. Le dilemme : la protection du climat (le gaz est une énergie très polluante en termes d’émissions de gaz à effet de serre), les engagements du Grenelle de l’environnement, du Paquet climat-énergie européen, et de la Conférence de Copenhague, d’un côté. Et la création d’emplois, ainsi que l’accès à une source énergétique bien moins chère que le pétrole ou le gaz, de l’autre.
Dans la Nièvre, l’attrait économique séduit de nombreux élus. Mais tout le monde n’est pas favorable à l’implantation d’une mine, à l’image de l’association Stop Charbon. Dans une lettre envoyée en juillet au ministère de l’Ecologie, le collectif appelle à l’urgence climatique et réclame expressément le refus des demandes de concessions minières : « Nous appelons particulièrement les élus nivernais et le président de région Bourgogne à se prononcer publiquement contre ce projet dangereux pour la planète. Devant nos enfants, ils en sortiront plus glorieux que d’attendre penauds la réponse négative du ministre ».
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